Régions du Maroc : Contributions sectorielles à la création de la richesse nationale
Penser la vocation économique et sociale de la région peut paraître un exercice facile si l'on enfourche le trend confortable des discours dominants sur les vertus de la décentralisation rampante. Les rets des approches fonctionnalistes de l'Etat et de ses institutions se dressent vite pour récupérer toute velléité d'analyse qui s'essayerait à interroger les nouvelles logiques du développement dont les configurations balbutiantes gagnent pourtant, de jour en jour, en visibilité et sont en passe d'afficher plus ouvertement leur portée démonstrative.
Pourtant, et d'un certain point de vue, la région en tant qu'entité territorialisée se retrouve au coeur même des débats sur ces nouvelles logiques, mais cette fois-ci, en tant qu'élément structurant d'une nouvelle vision du développement et non comme simple succédané résiduel confiné à de simples tâches d'opérationnalisation locale de programmes de développement nationaux.
La fécondité des nouvelles contributions à l'économie du développement doit beaucoup à la rencontre de cette dernière avec l'économie des territoires. Un des aspects les plus saillants de cette rencontre est l'émergence d'une nouvelle vision des processus du développement comme des processus territorialisés. D'où l'intérêt d'appréhender autrement l'espace, qui n'est plus un simple substrat supportant des activités par rapport auxquelles il se situerait de manière exogène.
Le rapport au territoire se métamorphose pour donner place à l'économie des territoires et aux systèmes productifs localisés combinant à la fois des rapports de compétition, de coopération, de division de travail et d'innovation.
Au Maroc, le débat sur la région a pris, vraisemblablement, de l'ampleur depuis 1976, suite à la révision de la charte communale régissant les collectivités locales. Les constitutions de 1992 et 1996 ont donné à la décentralisation une nouvelle dimension territoriale. Cette dimension a été renforcée par la promulgation de la nouvelle charte communale en octobre 2002 et son amendement en 2008, mais toujours avec une vision d'une régionalisation fondée in fine sur la décentralisation.
Cependant, les Hautes Directives contenues dans le discours Royale du 3 janvier 2010, ont marqué une nouvelle étape dans la dynamique des réformes institutionnelles à la faveur d'une vision plus avancée de la régionalisation. Ainsi « la régionalisation élargie escomptée n'est pas un simple aménagement technique ou administratif. Elle traduit, plutôt, une option résolue pour la rénovation et la modernisation des structures de l'Etat, et pour la consolidation du développement intégré ».
Cette nouvelle dynamique est le meilleur gage pour fonder de nouvelles expériences à l'épanouissement des progrès économique, social et culturel du pays pour inscrire, dans toutes les régions du pays, des acquis palpables à la mesure de leurs compétences, de leurs efforts et de leurs ambitions légitimes.
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